Des lâchers de faisans et de perdrix ont lieu régulièrement quelques heures avant les parties de chasse du week-end, l’objectif étant juste de tirer sur des cibles faciles.
Pour nourrir les tableaux de chasse, on relâche massivement, en France, des faisans, des perdrix et des canards colverts d’élevage. Ces oiseaux ont vécu des conditions d’élevage déplorables.
Le discours officiel des chasseurs, qui évoquent des lâchers favorables au repeuplement, ne tient pas : la plupart des oiseaux relâchés ne voient pas le printemps suivant.. La réalité est donc bien loin des discours officiels…
Un exemple parmi de nombreux autres
Calendrier des chasses paru sur le site officiel d’une commune des Hauts-de-France
Septembre 2020 | Octobre 2020 | Novembre 2020 | Décembre 2020 | Janvier 2021 |
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– | 04/10/20 Lâcher | 08/11/20 Lâcher | 06/12/20 Lâcher | 03/01/21 Battue |
– | 11/10/20 Battue | 15/11/20 Battue | 12/12/20 Battue | ? |
– | 18/10/20 Lâcher | 22/11/20 Lâcher | 20/12/20 Lâcher | ? |
– | 25/10/20 Battue | 29/11/20 Battue | 27/12/20 Libre | ? |
27/09/20 Battue | 31/10/20 Battue | – | – | ? |
Animaux élevés pour la chasse : une véritable industrie !
14 millions de faisans et 5 millions de perdrix sont élevés chaque année en France pour la chasse.
Un élevage type d’animaux pour la chasse
L214 et Pierre Rigaux ont obtenu les images d’un des plus grands élevages d’animaux pour la chasse situé à Missé dans les Deux-Sèvres. Cet élevage appartient au géant de l’industrie des élevages pour la chasse, Gibovendée.
Gibovendée détient 300 000 faisans et perdrix reproducteurs et “produit” chaque année 20 millions d’oeufs à couver ainsi qu’un million d’oiseaux prêts à être lâchés (selon l’entreprise).
Des conditions d’élevage déplorables
Cages minuscules, entassement dans des hangars obscurs, stress, mort, voilà les tristes conditions d’élevage des 19 millions de faisans et perdrix destinés chaque année au loisir de la chasse en France.
Ces conditions y ressemblent terriblement à celles des animaux de boucherie.


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Les oiseaux destinés à la reproduction
Le calvaire débute par le maintien des oiseaux destinés à la reproduction dans de minuscules cages à sol grillagé.
Les oiseaux reproducteurs, faisans et perdrix, sont maintenus dans ces centaines de cages grillagées.
Ces oiseaux tentent en vain de prendre leur envol et se heurtent au filet qui referme leur cage tandis que leurs pattes reposent sur un sol grillagé.
Des oiseaux reproducteurs sont emprisonnés dans ces cages : libres, leur territoire s’étendrait sur plusieurs hectares.
Cette promiscuité forcée rend les agressions inévitables : pour en limiter la gravité, un couvre-bec ou un anneau est fixé sur les becs. Pour certains de ces dispositifs, il est nécessaire de percer la cloison nasale des oiseaux.
Dans ces cages, certains oiseaux se coincent la tête dans le passage dédié aux oeufs, on en trouve à l’agonie, d’autres morts.
Les oiseaux destinés à la chasse
Les œufs étant placés ensuite en incubateurs jusqu’à l’éclosion, les poussins n’ont jamais de contact avec leur mère.
Ils grandissent entassés dans des hangars obscurs, entraînant stress et agressivité entre congénères.
Des mouvements de panique entraînent bien souvent collisions, pendaisons, écrasements ou étouffements.
Lorsqu’ils approchent de l’âge adulte, une partie des animaux est placée dans des volières pour quelques semaines, avant d’être entassés dans des caisses, transportés en camion et livrés chez les gestionnaires cynégétiques qui les ont achetés.


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Mourir à la chasse ou par inadaptation
La plupart des faisans et perdrix qui échappent aux tirs meurent dans la nature au bout de quelques jours à quelques mois.
L’inadaptation à la vie sauvage leur est fatale : ils ne savent pas se nourrir seuls, ne savent pas se protéger des conditions climatiques, n’ont pas appris à fuir les prédateurs naturels…
La chasse pour réguler ou pour repeupler ?
Les chasseurs prétendent que ces élevages sont destinés à « renforcer les populations ». Mais ces lâchers de faisans, de perdrix ont lieu quelques heures avant les parties de chasse du week-end, l’objectif étant juste de tirer sur des cibles faciles.
La réalité est donc bien loin des discours officiels…
Quelques chiffres
Actuellement, en France, il y a plus de 8000 élevages de « gibiers », dont environ 70 % sont adhérents au syndicat national des producteurs de gibier de chasse.
Voici les chiffres officiels du Syndicat National des Producteurs de Gibier de Chasse (S.N.P.G.C).
Animaux élevés annuellement en France :
– 14 millions de faisans
– 5 millions de perdrix grises et rouges
– 1 million de canards colverts
– 120 000 lièvres
– 10 000 lapins de garenne
–Sans compter les cerfs, chevreuils, sangliers et daims élevés pour être vendus à des enclos de chasse.
Seuls 70% des éleveurs adhèrent à ce syndicat. Et parmi les animaux lâchés, beaucoup proviennent d’importations des pays de l’Est.
Ces chiffres sont donc très inférieurs au nombre d’animaux lâchés dans la nature !


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Dire que tant d’animaux sont décrétés nuisibles en raison des dégâts infligés aux cultures, et que pour la chasse on relâche par millions des oiseaux qui, comme les faisans, sont amateurs de pousses, baies ou graines et fréquentent surtout les zones cultivées !
Interdire l’élevage pour la chasse
Ces élevages violents pour les animaux et néfastes à la nature sont une preuve de plus que les chasseurs ne sont en rien les « premiers écologistes » qu’ils prétendent être. Pas dupes, les Français mis au courant de ces lâchers y sont majoritairement (64 %) défavorables.
Parce que ces pratiques sont cruelles, totalement inutiles et dépassées, demandons l’interdiction de l’élevage des animaux pour la chasse.
Trois pétitions contre les lâchers de faisans, perdrix…
Photo de couverture : Sous des cages de perdrix – Elevage Gibovendée d’animaux pour la chasse à Missé dans les Deux-Sèvres (source L214)