La plupart des consommateurs de viande de veau et de laitages ne connaissent rien de la vie des veaux et ils ne veulent surtout rien savoir de leur abattage.
Un veau auprès de sa mère, c’est l’image touchante et rassurante montrée au public et aux consommateurs. Mais la réalité est toute autre …

Sommaire
Roi des prés, un veau avec sa mère
L’élevage et l’abattage des veaux
– Les veaux issus de vaches laitières
– Les veaux « élevés sous la mère »
– L’enfer des veaux, sous-produits de l’industrie laitière
– L’abattage
L’abattoir SOBEVAL, un cas parmi d’autres …
– Leur métier : le veau
– L’enquête et la vidéo de L214
– Paris – action L214 – compteur humain
Mettre fin à cet enfer
Roi des prés, un veau avec sa mère
Le Salon de l’Agriculture s’est tenu à Paris du 22 au 29 février 2020.
Comme chaque année, le salon a eu son égérie, qu’on peut voir sur l’affiche ou aller admirer dans le salon lui-même. Cette année, elle s’appelle Idéale, vache de race charollaise de 6 ans, et elle est présentée au public avec son veau de deux mois, Roi des prés, né le 11 décembre.
La race charollaise est une race à viande et, si Idéale rejoindra l’élevage d’où elle provient, c’est parce qu’elle est une excellente reproductrice et qu’elle peut encore donner naissance à des veaux.
Mais, une fois sa fécondité diminuée ou tarie, elle partira à l’abattoir, pour finir dans les assiettes des consommateurs.
L’élevage et l’abattage des veaux
L’élevage des vaches laitières fournit la majorité des veaux de boucherie, soit 85 à 90 %.
Seulement 10 % de la viande de veau de boucherie commercialisée annuellement provient d’élevages allaitants (vaches de races à viande ou mixtes).
Les veaux issus de vaches laitières
Comme pour toutes les femelles de mammifères, chez la vache, la naissance d’un veau par an est indispensable pour déclencher chaque année la production de lait.
Et dans les élevages laitiers, tout le lait produit par les vaches est collecté pour la consommation humaine.
Dans les élevages laitiers, 55 % des veaux sont élevés pour la production de veaux de boucherie, c’est notamment le cas des veaux mâles. Et 25 % sont élevés pour la production de viande bovine (jeune bovin, bœuf, génisse et vache). Parmi les jeunes femelles, l’éleveur en sélectionne 20 % pour le renouvellement du troupeau laitier.
Les élevages laitiers sont composés de races mixtes et de races laitières. Arrivées au terme de leur production de lait, ces vaches sont commercialisées pour leur viande. Ces « vaches de réforme » représentent plus de la moitié de la consommation de viande bovine.
Les veaux « élevés sous la mère », issus des élevages allaitants
4 % des veaux « élevés sous la mère » (dénommés ainsi parce qu’ils tètent le lait de leur mère jusqu’au sevrage) sont destinés à la boucherie.
Les autres veaux (60%) sont élevés et engraissés plus longtemps, de 18 mois à 3 ans, en moyenne, et sont commercialisés également pour leur viande. Parmi les jeunes femelles et mâles, certains sont sélectionnés pour le renouvellement du troupeau (30 %).
Quel que soit le type d’élevage, juste après leur naissance, les veaux boivent le colostrum, c’est-à-dire le premier lait de la vache riche en anticorps maternels. Mais c’est bien là leur seul point commun …
Dans les élevages allaitants (veaux sous la mère), les veaux tètent leur mère 2 fois par jour jusqu’au sevrage à 5-6 mois, 8 mois maximum.
Dans les élevages de vaches laitières, les veaux sont séparés immédiatement de leur mère et isolés en cages.
Puis après 2 semaines chez l’éleveur-naisseur, ils sont envoyés chez l’éleveur-engraisseur pendant 4 à 5 mois.
Les veaux y sont parqués en cage individuelle, où ils n’ont pas la possibilité d’avoir de contacts avec leurs congénères, puis en case collective où ils n’auront jamais accès à des pâturages.
Les veaux y sont nourris 2 fois par jour dans des seaux, par l’éleveur ou par des distributeurs automatiques de lait : mélange composé de poudre de lait, de produits laitiers, de matières grasses et de compléments nutritionnels dilué dans de l’eau chaude.
Ces « ateliers » d’engraissement sont au nombre de 6000 et comptent environ 250 veaux par exploitation.
Sources : sites d’INTERBEV Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes
https://bravoleveau.com/
https://www.la-viande.fr/
Un acte cruel que les publicités laitières n’évoquent jamais !
L’enfer des veaux, sous-produits de l’industrie laitière
Une enquête réalisée entre juillet et octobre 2019 par L214, dans un centre de tri et trois élevages de veaux du Finistère, appartenant à l’entreprise Laïta (marques Mamie Nova et Paysan Breton), montre la dureté des conditions d’élevage des veaux laitiers.
‘’Après avoir été séparés de leur mère dès la naissance, les veaux sont triés, certains tués car jugés insuffisamment rentables, et les autres engraissés dans des bâtiments sordides.’’
‘’ Le sol ajouré, bétonné et sale est source d’inconfort voire de blessures. Certains veaux sont même privés de tout contact avec les autres. Plusieurs animaux souffrent de maladies comme la teigne. Tous sont anémiés et souffrent de graves troubles digestifs.’’
L’enquête de L214 →
Enquête Fondation 30 millions d’amis →
Article Fr3 / France-info
Nouvelle-Aquitaine / Dordogne / Périgord →
Au cours de leur courte vie, ces veaux ne verront la campagne que lors de leur transport à l’abattoir !


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L’abattage
Aucune mise à mort n’est acceptable, sauf pour mettre fin à la souffrance d’un animal malade ou blessé, que rien ni personne ne peut soigner et guérir – et cette euthanasie ne doit ajouter aucun stress ni souffrance supplémentaire.
Les veaux sont conduits de la bouverie au piège rotatif de contention où ils seront étourdis et saignés en position debout, pour l’abattage conventionnel.
Pour l’abattage rituel (sans étourdissement), le veau est retourné par la rotation du piège, la tête est maintenue par la mentonnière pour permettre l’égorgement qui a lieu en pleine conscience.
L’étourdissement des animaux est obligatoire avant l’abattage ou la mise à mort, sauf si cet étourdissement n’est pas compatible avec la pratique de l’abattage rituel et dans les autres cas précisés par la Loi (Article R214-70 du Code rural et de la pêche maritime).
Les pratiques d’abattage sont encadrées par la loi (Articles R214-64 à R214-75 du Code rural et de la pêche maritime), Arrêté du 12 décembre 1997 relatif aux procédés d’immobilisation, d’étourdissement et de mise à mort des animaux et aux conditions de protection animale dans les abattoirs, dans le sens d’éviter un maximum la souffrance des animaux. Mais ces préconisations et obligations ne sont pas toujours suivies, sans qu’il existe un réel contrôle de ces pratiques.
Les textes religieux contiennent également des règles pour les différents rituels.
Rappelons que l’on tue un animal qui ne veut pas mourir, qui ressent des émotions et de la douleur !


Pour en savoir plus
Audition de Jean-Luc Daub – Commission d’enquête sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français 2016
Ces bêtes qu’on abat – Journal d’un enquêteur dans les abattoirs français (1993 – 2008) – Jean-Luc Daub – Editions L’Harmattan
Dossier thématique ‘’L’abattage rituel’’ sous la direction de Florence Burgat (Revue Semestrielle de Droit Animalier – Université de Limoges – 2010- II ; page 167)
Et aussi
Intervenants dans les abattoirs : quelle responsabilité vis-à-vis de la protection animale ? Cas de l’abattage des bovins avec étourdissement. Thèse de Margot Couvry – Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse – 2017.
L’abattage rituel des bovins et ovins en France : origine, règlementation, déroulement et analyse des polémiques. Thèse de Alice Assemat – Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse – 2015.
De l’étourdissement des ruminants de boucherie par électronarcose. Conséquences pour l’animal et sa carcasse. Une synthèse bibliographique. Thèse de Sandy Espallargas -Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes – 2009.
L’abattoir SOBEVAL, un cas parmi d’autres …
Leur métier : le veau
600 éleveurs de veaux fournissent cet abattoir qui tue 90 veaux à l’heure.
SOBEVAL produit de la viande de veau pour des distributeurs : Filière Qualité Carrefour … Grossistes, Boucheries traditionnelles, Traiteurs, Grande distribution, Hard discount, Restauration commerciale et collective, Cash & Carry, Export…
De l’abattage (Abattage traditionnel, Abattage rituel : Halal, Casher) jusqu’aux produits élaborés prêts à cuisiner.


Photo source Sobeval
L’enquête et la vidéo de L214
Abattoir Sobeval – Novembre/Décembre 2019
L214 dévoile une enquête menée dans l’un des plus gros abattoirs de veaux de France, produisant pour la société Sobeval (groupe Van Drie).
Dans cet abattoir industriel situé en Dordogne, 3 400 veaux sont tués chaque semaine, à une cadence d’environ 90 veaux à l’heure. Tous les types d’abattage y sont pratiqués : abattages standards et rituels (casher et halal).
Voir l’enquête commentée par Hugo Clément
URL de l’enquête sur Youtube
Voir et télécharger des images brutes
Voir et télécharger des photos de l’enquête
Lire le rapport complet d’enquête (66 p.)
Hugo Clément témoigne de l’effroyable sort de ces veaux élevés pour l’industrie de la viande et pour le cuir.


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Paris – action L214 – compteur humain
Toutes les 10 secondes, 5 000 animaux terrestres et marins sont abattus en France pour notre consommation alimentaire.
Ce samedi 22 février 2020, en marge du Salon de l’Agriculture, L214 organisait Place d’Italie à Paris, une action de sensibilisation : banderole, panneaux, stand d’information et distributions des flyers de l’association, tandis que 4 tablettes tenues par des bénévoles diffusaient la dernière vidéo tournée dans l’abattoir SOBEVAL.
Un compteur humain de 7 bénévoles faisait défiler le nombre effroyable des animaux terrestres et marins sont abattus en France pour notre consommation alimentaire.


Lire cette vidéo sur YouTube
Mettre fin à cet enfer
Pour en finir avec ces horreurs, la solution : végétalisons notre alimentation.
Et mieux encore, devenons tous vegans !
Voir aussi nos pages →
Photo de couverture : la bouverie – abattoir Sobeval (24) – Nov/Déc 2019 – Photo L214 – (voir toutes les photos)